La rénovation du Palace

ALAIN RICHARD, DONT L’ATELIER D’ARCHITECTURE A ÉTÉ EN CHARGE DU PROJET DE RÉNOVATION DU PALACE DE 2006 À 2018, NOUS OFFRE SA VISION DU LIEU.  

Le travail de recherche et de documentation mené durant la conception du projet a confirmé que, lors de sa création en 1913, ce véritable temple réunissait déjà en un seul espace les fonctions de brasserie, concert, cinéma et music-hall. C’était un lieu polyvalent du temps où le cinéma n’en était encore qu’à ses balbutiements. L’histoire de ce lieu se confond donc presque avec l’histoire du cinéma et de son exploitation en salles !

La première analyse qui s’est dégagée concernait le lieu en lui-même : les transformations successives qu’il avait subies au fil des années l’avaient rendu extrêmement confus et avaient engendré un certain désordre, provoquant une suite d’espaces sans hiérarchie ni clarté.

Il fallait tout d’abord clarifier ces espaces et créer du vide autour des éléments préexistants pour leur redonner de la présence. C’est pour cela que nous avons souhaité introduire de la lumière naturelle au cœur du complexe. Parallèlement à cette analyse, il nous semblait aussi essentiel de structurer le projet autour de deux axes supplémentaires : tenir compte de toutes les données urbaines propres à ce quartier riche de nombreuses ambiances et influences, et reformuler la magie du cinéma de manière contemporaine, en créant un foyer d’interconnexions au centre du bâtiment.

Le plancher du rez-de-chaussée s’est ouvert pour faire place à un foyer sur trois niveaux, l’Atrium, lieu polymorphe propice à l’échange multiculturel et multifonctionnel. L’étage supérieur invite à accéder aux salles, tout en s’ouvrant en balcon sur les niveaux inférieurs. Cette réhabilitation permet ainsi de révéler les différentes couches d’Histoire que le bâtiment a vécues, reconnaissant les éléments anciens et fondateurs du lieu tout en les inscrivant dans la perspective d’une activité nouvelle.

Le complexe ambitionne aussi d’être un vrai pôle de connexion des quartiers. Dès sa mise en activité, il disposera d’une ouverture signifiante sur Saint-Géry, d’une connexion avec la rue Van Praet grâce à son restaurant, tout en conservant l’entrée du Boulevard Anspach comme accès principal et identitaire.