Parolier, le documentaire hybride de Rachel Marino, est une histoire d’amour. Sur l’amour, autour de l’amour. Rosario Marino a écrit 417 chansons. Principalement des chansons d’amour. Imaginez le nombre de couples qui se sont faits ou défaits sur ces mots. A quel point ces phrases auront-elles bercées des adolescent.es en proie à leurs premiers émois ? Quelles émotions ces textes auront provoqué ?

Mais Parolier c’est aussi la lettre d’amour d’un enfant. A travers ce documentaire, Rachel découvre à l’âge adulte le métier de son père. Il faudra à la réalisatrice parcourir le chemin de sa propre histoire et de celle de sa famille pour déceler ce que cachait ce travail mystérieux dans l’ombre des stars de la variété.
Dans ce film, Rachel raconte aussi un certain récit de l’immigration. Fils d’immigrés italiens ayant travaillé dans la mine, Rosario et ses frères s’intègrent à tout prix. Il faut dire que le grand père de Rachel s’est vu refuser l’entrée dans un bus, pour son origine. Alors, on gomme l’accent, on travaille l’orthographe et on s’adapte ; car c’est se donner les moyens de s’élever et s’émanciper. Vouloir s’élever tout en restant les pieds sur terre.

Si en filigrane Parolier relate un pan des années 70-80 et de ses artistes qui ont squatté les hit-parades - de Frédéric François à Sandra Kim - Rachel Marino nous emmène tendrement au cœur du récit d’un homme simple, auteur de jolies rimes, des plateaux de télévision aux terrils de Tilleur.