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The Painted Bird, Vàclav Marhoul: note d'intention

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[ Nicolas Gilson, directeur de la programmation explique pourquoi il a voulu/n'a pas voulu programmer THE PAINTED BIRD après l'avoir découvert à la Mostra à Venise en 2019.] 

De manière singulière, je pourrais résumer THE PAINTED BIRD à une seule image, le photogramme retenu pour l'affiche du film. Pas tant pour la force suscitée par l'image-même, mais pour la sensation ressentie lorsqu'elle est apparue sous mes yeux alors que ma mémoire s'en était détachée. En un fraction de seconde, c'est tout le parcours du jeune protagoniste qui m'a percuté, emporté et transporté tout à la fois. Le film m'a littéralement traversé à nouveau. J'étais comme foudroyé. Comment avais-je pu pour l'effacer de ma mémoire ? 

Il m'a semblé évident qu'il fallait le montrer, qu'il fallait le programmer et que je me devais de le revoir.

Pourtant, lorsque j'avais découvert le film à Venise c'est le sentiment inverse qui l'avait emporté. THE PAINTED BIRD me semblait improgrammable. Âpre, absolu, radical… l'objet se voulait-il fascinant que l'expérience de sa découverte s'est aussi avérée être un réel chemin de croix à l'instar du parcours jalonné d'épreuves que le personne emprunte. Flirtant avec les limites de l'horreur (au sens premier), l'approche du réalisateur est magistrale en ce qu'elle ne comporte rien d'obscène, nous fond au regard d'un protagoniste dont elle respecte l'intimité et stimule pleinement nos sens. Est-il impossible de vivre son histoire qu'elle nous habite au point d'en refouler le souvenir. Un souvenir auquel il est nécessaire de faire face. 

Un extrait du Q&A avec le réalisateur Vàclac Marhoul lors de l'avant-première au Palace le 05 septembre dernier, c'est par ici. 

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